On n’en parle pas assez... La différence entre l’arthrose et l’arthrite

Aujourd’hui, j’aborde avec vous la différence entre arthrose et arthrite. En effet, on a tendance à mélanger ces deux termes, alors que ce sont deux maladies avec des mécanismes d’actions très différents.


Techniquement, le terme arthrite est le terme général pour décrire plusieurs maladies inflammatoires des articulations. On retrouve dans cette classe la polyarthrite rhumatoïde, la spondylarthrite ankylosante, l’arthrite psoriasique et plusieurs autres. L’arthrose est donc une forme d’arthrite.  Cependant, elle est très différente des autres formes d’arthrite en ce sens que son origine est plutôt mécanique qu’auto-immune. 


Dans le langage populaire, lorsqu’on fait référence à de l’arthrite, on parle d’une atteinte des articulations par un dérèglement du système immunitaire. Elle évolue par poussée, surtout la nuit, les articulations sont rouges et chaudes et vont parfois se déformer ou se fusionner.           


Lorsqu’on parle de l’arthrose, on fait référence à l’usure du cartilage des articulation qui peut entraîner des symptômes similaires de douleur, enflure et raideur articulaire.  Cependant, les symptômes seront déclenchés d’avantage par le mouvement.  Les articulations les plus souvent touchées sont les genoux, les hanches, les mains et le rachis cervical et lombaire. Les facteurs de risque documentés sont les suivants: l’âge, le sexe, l’hérédité, le surpoids, la sédentarité, les traumas directs aux articulations et un mauvais alignement des segments articulaires (comme par exemple les pieds plats pour l’arthrose du genou). 


L’âge est le facteur de risque le plus important. De nombreuses personnes commencent à présenter des signes d’arthrose à la radiographie vers l’âge de 40-50 ans, mais chez seulement la moitié de ceux-ci il y aura de la douleur.  Je répète; ce n’est pas parce qu’il y a signe d’arthrose à la radiographie qu’il y a nécessairement de la douleur! 


Pour ce qui est du sexe, les femmes âgées ont tendance à présenter plus souvent des signes d’arthrose. Cela est dû en partie au fait que l’œstrogène a un effet protecteur sur leurs articulations et cet effet diminue à la ménopause.    


On a longtemps cru que les gens obèses avaient plus d’arthrose (multiplie par 7 le risque d’arthrose du genou) uniquement parce que la charge sur les articulations étaient plus grande. Cependant, les spécialistes font actuellement plusieurs découvertes de facteurs métaboliques en lien avec l’obésité. Par exemple, les adipocytokines (cellules pro inflammatoires présentes dans le gras abdominal) peuvent se fixer aux récepteurs des cellules de l’articulation et provoquer une inflammation et contribuer à la survenue de l’arthrose. 

La sédentarité fragilise les articulations, car elle engendre une perte de muscle et moins de stabilité articulaire. De plus, le cartilage qui n’est pas vascularisé, peut avoir accès à ses nutriments que par la diffusion du liquide synovial présent dans l’articulation à travers ses membranes. Cette diffusion est possible grâce aux pressions exercées sur l’articulation avec l’activité physique. L’exercice en mise en charge contribue donc à garder le cartilage en santé.


Une étude récente a analysé la présence d’arthrose du genou sur des squelettes de trois différents groupe: des hommes de la préhistoire, des hommes de l’époque avant l’ère industrielle et des hommes d’aujourd’hui. Le résultat est assez étonnant. La prévalence en restait la même chez les 2 premiers groupes (8%) et doublait chez le 3e groupe (16%). Cela pousse les scientifiques à considérer que les facteurs environnementaux (alimentation, sédentarité...) auraient un plus grand impact que l’on pourrait le croire.  Cela donne aussi beaucoup d’espoir en nous prouvant que l’arthrose n’est pas une fatalité et qu’elle est grandement influencée par notre environnement... Beaucoup de recherches restent à faire sur le sujet, mais on semble comprendre de plus en plus qu’ici encore notre alimentation pourrait en être le meilleur médicament!


Joelle Metayer